Associée à bien des fantasmes, la Scientologie inquiète et fascine à la fois. Toujours considérée comme une secte en Belgique et poursuivie comme telle, elle revient régulièrement comme marronnier dans la presse à sensation. Elle constitue pourtant un véritable phénomène de société qui pose de nombreuses questions. Pour tenter d’y répondre, nous avons passé quelques heures avec l’attachée de presse officielle du mouvement, à l’occasion d’une visite guidée au sein de l’Eglise de Scientologie de Belgique. Sans surprise, le discours attendu nous est déballé, policé et maîtrisé, peut-être pas aussi diabolique que ce que certains voudraient le laisser entendre mais non dénué de zones d’ombres pour autant.
___
« Souvent, les gens me regardent. Ils voient que je me débrouille bien dans la vie de tous les jours et ils me demandent : « C’est quoi votre truc ? ». Alors, je réponds : « la Scientologie ! » Et ça commence comme ça. Les gens intéressés viennent voir ; on ne les prend pas par la main. Souvent, je leur offre un livre. » Le ton est donné. Julie et moi avons pénétré dans l’église de Scientologie de Bruxelles, le dernier endroit où je pensais aboutir un jour. Je ne peux m’empêcher d’être tendu, méfiant à l’extrême, comme si quelque chose pouvait m’arriver. J’avale à peine une gorgée du verre d’eau que l’on m’a gentiment proposé à notre arrivée, redoutant une substance empoisonnée propice aux lavages de cerveau.
« Souvent, les gens me regardent. Ils voient que je me débrouille bien dans la vie de tous les jours et ils me demandent : C’est quoi votre truc ? Alors, je réponds : la Scientologie ! »
___
Du début à la fin de notre visite, Agnès Bron sera notre guide et ne nous quittera pas des yeux un seul instant. Directrice des relations publiques de la Scientologie, elle se présente comme « une mère de famille de 53 ans, bénévole au sein de l’église. ». Elle est rentrée dans le mouvement suite à la découverte du livre La Dianétique de Ron Hubbard. « Je l’ai terminé en une nuit et j’ai tout de suite voulu en savoir plus ; j’ai vu que ça pouvait apporter une signification à des questions qui restent sans réponses. » Qui dit relations publiques dit de nombreux contacts avec l’extérieur incluant entre autres, des gouvernements, des médias, des étudiants, des représentants d’autres religions. « Cela me permet de faire des rencontres toujours agréables où je peux mieux informer les gens sur la Scientologie. »
Le bâtiment dans lequel nous nous trouvons s’étale sur 7.400 mètres carrés. C’est une « église idéale », elle comprend de nombreux espaces « publics » : un hall faisant office de musée, des salles de conférences, des locaux pour recevoir des associations, des salles de cours, etc. « C’est important car sinon, de l’extérieur, on pourrait croire que nous ne sommes pas ouverts ! Il faut que les gens puissent venir tranquillement pour lire, s’informer, boire un café… »
Le Fantastique Monsieur LRH
La première salle du musée est consacrée au fondateur, Lafayette Ron Hubbard ou « LRH » comme les adeptes aiment l’appeler entre eux. La pièce est remplie de portraits de lui à différents moments de sa vie, coincés entre les piles de ses livres. Je n’ai pas le temps de lire la moindre ligne sur les panneaux qu’Agnès Bron déclenche déjà un film récapitulatif de la vie de l’illustre homme. Je m’assois dans un fauteuil prévu à cet effet et j’ai la désagréable surprise de découvrir que l’écran est placé en hauteur, dominant complètement le spectateur. Sans surprise, la voix off – disponible dans toutes les langues imaginables – est horriblement paternaliste et autoritaire lorsqu’elle me conte la vie de LRH dans une série d’affirmations non-discutables. Agnès se positionne derrière moi et semble se recueillir. Accompagnée par une musique épique, la voix qui ne doute pas m’énumère une impressionnante série d’exploits du fondateur : après avoir obtenu toutes les récompenses possibles du scoutisme, le petit Ron est tour à tour devenu navigateur, aventurier, scientifique, pilote, écrivain, grand découvreur de l’âme humaine et surtout fondateur de la Scientologie. Rien que ça.
Le film se termine. Je suis complètement abasourdi et Agnès nous regarde comme pour signifier « c’était bien, hein ? ». Cette entrée en matière est symptomatique de ce qui nous attend. Dans l’église, LRH est tout simplement partout : les panneaux de l’exposition, des cadres, des portraits, des posters, des bustes et surtout ses livres exposés bien en évidence dans toutes les salles et qu’il est vivement conseillé d’acquérir. Disparu depuis presque trente ans, il dispose encore d’un bureau personnel. « Vous trouvez une telle pièce dans toutes les églises du monde. Pourquoi ? De son vivant, il voyageait beaucoup. Chaque église prévoyait un espace pour lui, pour qu’il puisse continuer ses recherches. Depuis, c’est comme une tradition. » Vu l’omniprésence du personnage, nous demandons à Agnès s’il s’agit d’un prophète à leurs yeux. « Oh, surtout pas ! Lui-même a toujours dit qu’il n’était qu’un homme. C’est juste le fondateur. Comme le fondateur dans une entreprise ou le président de la république, vous ne le vénérez pas. »
__
Vu l’omniprésence du personnage, nous demandons à Agnès s’il s’agit d’un prophète à leurs yeux. « Oh, surtout pas ! Lui-même a toujours dit qu’il n’était qu’un homme. C’est juste le fondateur. Comme le fondateur dans une entreprise ou le président de la république, vous ne le vénérez pas. »
Pour les scientologues, LRH est pourtant l’homme ayant atteint le niveau de connaissance maximal, jamais égalé depuis, pas même par le président actuel, lui-même nommé par le fondateur. Il a écrit l’intégralité des textes de la Scientologie, soit près de 5.000 livres et 3.000 conférences que les adeptes apprennent religieusement. « Il a consacré sa vie à écrire pour la Scientologie et une grande partie a déjà été mise à disposition. » Quoi, il y a encore des livres ? « Certains niveaux de connaissance n’ont pas encore été dévoilés. »
La religion du manuel
La visite continue avec les choses sérieuses : qu’est ce que la scientologie ? D’emblée, Agnès nous met en garde : « C’est difficile à expliquer dans les détails. On rentre vite dans des complexités et il faut avoir lu tous les livres de fondements et avoir écouté toutes les conférences pour avoir une bonne idée de la Scientologie. » C’est la réponse bien commode qui nous sera servie à chaque fois que nous poserons des questions trop précises mais l’idée est bien là. Devenir adepte de la Scientologie consiste à lire et étudier tous les livres écrits par LRH dans leur ordre chronologique. Le pratiquant est invité à refaire le parcours mythique du fondateur, étape après étape, livre après livre, DVD après DVD, paiement après paiement. A chaque fois, il faut voir la théorie, la mettre en application « et se rendre compte que ça fonctionne ». On peut parler d’un culte très scolaire faisant la part belle aux manuels et aux modes d’emploi.
Outre son aspect manuel – et comme son nom l’indique – la Scientologie en appelle aux sciences. « La science c’est un mot qui a été transformé ; pour nous, c’est la connaissance. » Dans son immense béatitude, LRH aurait développé ses préceptes dans un esprit scientifique de manière à ce qu’ils soient « démontrables » : « N’importe qui peut l’étudier, la mettre en application et voir qu’elle est vraie. C’est en cela que la Scientologie est une technologie. C’est une connaissance organisée, codifiée et qui, appliquée exactement, va produire un résultat. » A chaque problème de la vie correspond un ouvrage : le mariage, la réussite économique, avoir un bébé, arrêter de fumer, etc. Sans oublier Le chemin du bonheur, un ensemble de préceptes puritains qui permettraient d’être heureux dans un monde qui aurait perdu ses valeurs, selon LRH.
Nous avons testé l’audition !
Chaque scientologue en herbe est invité à passer par une technique de communication appelée l’audition. Elle lui permettrait de progresser, d’être plus « clair », de développer son « Thétan », c’est-à-dire son être spirituel. Pour en avoir le cœur net, Julie et moi-même avons testé cette fameuse technique. Agnès appelle une autre scientologue à la rescousse. Elle sort un électromètre « nouvelle génération » – le premier de LRH ayant plutôt mal vieilli. L’appareil me fait penser aux accessoires du film Existenz de David Cronenberg : une sorte de compteur Geiger avec une aiguille et deux poignées qui m’évoquent une corde à sauter. « C’est un instrument conçu de manière à détecter un courant électrique qui passe à travers le corps et le phénomène physique fait que, lorsque vous avez des pensées chargées émotionnellement, l’appareil le décèle par un changement électrique et l’aiguille va vers la droite. » Demandant à Julie de penser à ce qui lui cause du tracas, l’auditrice – du nom donné aux personnes qui mènent ce genre d’entretien – se lance : « Voilà, l’électromètre le localise et puis moi je vous demande à quoi vous avez pensé et je pose plusieurs questions pour identifier ce dont il s’agit. A un moment, l’aiguille va faire un mouvement de va-et-vient qui signifie que le sujet est déchargé et que l’on peut parler d’autre chose. » D’emblée nous sommes frappés par l’aspect personnel – pour ne pas dire intrusif – de la question de l’auditrice. Ce genre de séance dure normalement deux heures et demi, au minimum, et il est vivement conseillé de le faire intensivement, soit douze heures étalées sur deux ou trois jours. En plus de l’aspect éreintant de ce genre d’interrogatoire amélioré, la confidentialité des informations récoltées par les auditeurs pose question – même si elles nous assurent en cœur que rien n’est jamais consigné…
« A un moment, l’aiguille va faire un mouvement de va-et-vient qui signifie que le sujet est déchargé et que l’on peut parler d’autre chose. »
___
Programme de purification et questions d’argent…
Au troisième étage, Agnès nous désigne le bout d’un couloir où se trouvent des saunas. Ils prennent place dans le cadre du programme de purification. « C’est un parcours spirituel même s’il peut sembler physique. Le but est d’enlever les toxines du corps. Cela représente trente minutes de courses pour bien suer, une cure de niacine, une vitamine qui vous donne des rougeurs – signe que vous avez des toxines – et puis quatre heures de sauna. Cela peut durer deux à quatre semaines, ça dépend. Quand les rougeurs disparaissent, c’est que vous êtes débarrassé des toxines. » Quatre heures de sauna ? Julie et moi ne pouvons nous empêcher de réagir. « Je l’ai fait il n’y a pas très longtemps, c’est très agréable. Et puis chaque personne est suivie par des médecins qui ont fait ce parcours et qui ont lu le livre. » Et oui, encore une fois, il y a un manuel consacré à la question. Selon la Scientologie, les fameuses toxines dont il faut à tout prix se débarrasser proviendraient des drogues, des psychotropes, des produits chimiques, des pesticides, de la nourriture avariée et de la malbouffe, des antidouleurs, de l’alcool, des radiations, entre autres choses.
___
« C’est un peu comme deux personnes qui divorcent. Quand ça se passe mal, voyez comme l’une va attaquer l’autre. On a peut-être échoué à les aider, c’est vrai. Mais si la personne a investi 100.000 euros en vingt ans et qu’elle demande un remboursement, elle l’obtient. »
Naturellement, nous nous orientons vers les coûts de ce genre de cure et par voie de conséquence vers l’idée répandue que cette religion/secte (biffez la mention inutile) coûte (très) cher.
« Vous dites cela parce qu’il y a des gens qui se sont retournés contre l’église et qui racontent cela dans les médias. C’est un peu comme deux personnes qui divorcent. Quand ça se passe mal, voyez comme l’une va attaquer l’autre. On a peut-être échoué à les aider, c’est vrai. Mais si la personne a investi 100.000 euros en vingt ans et qu’elle demande un remboursement, elle l’obtient. Vous pouvez prendre chaque cas particulier : toutes les personnes ont été remboursées jusqu’au moindre centime. Et pourtant, ils continuent à attaquer dans l’espoir de retoucher encore plus d’argent.
– Combien coûte une telle cure, demande Julie.
– En fait, vous payez les matériaux : le livre, le dvd qui va avec et un formulaire pour les exercices. Je ne pourrais pas vous dire combien, je ne veux pas vous dire de bêtise. Cinquante, septante euros… J’avoue que je ne sais pas.
– Certains anciens membres prétendent avoir déboursé 100.000 euros, insiste Julie.
– Ça, c’est peut-être une personne qui a payé des auditeurs professionnels pendant dix ans et qui n’a pas souhaité suivre le cours. C’est possible.
– Vous, vous êtes engagée par l’église ?
– Non, je suis bénévole. Avant, j’avais un autre métier. Maintenant, je passe ici le temps que j’utilisais à travailler pour m’occuper de moi. Mon mari a un bon travail…
– Et les autres personnes, je demande.
– Non, ce sont tous des bénévoles et c’est le cas pour les églises du monde entier.
– C’est un principe universel ?
– On n’aurait pas les moyens de les payer et puis, personnellement, je m’engage quand je suis ici. C’est moi qui demande à être bénévole, pas parce qu’il faut le faire ! Normalement, un bénévole a douze heures trente pour lui par semaine, pour étudier la Scientologie.
– Où vont les rentrées d’argent de la vente des livres ?
– Elles servent à financer ce qu’il y a autour de vous : le bâtiment, l’électricité, l’entrainement de nos auditeurs, leurs matériaux, les formations aux Etats-Unis par exemple et une partie est allouée aux campagnes sociales. »
Campagnes sociales t-shirts jaunes
Agnès nous emmène à un autre panneau, consacré aux campagnes sociales. En plus de vouloir aider l’homme à s’élever, la Scientologie essaie d’élever la société. C’est le but poursuivi par bon nombre de campagnes sociales dont les liens avec l’église ne sont pas toujours évidents à cerner. La Fondation pour un monde sans drogue en est un parfait exemple. On retrouve la même foi aveugle que dans le manuel mais par le biais d’outils d’information (conférence, clips, documentaires, fascicules, etc.). « On s’est rendus compte que lorsque les gens étaient véritablement informés, ils avaient les éléments pour prendre une décision au moment où on leur propose de la drogue. Dans ces cas-là, nous avons remarqué que beaucoup n’y touchaient pas », dit-elle en déplorant une certaine normalisation de la drogue dans nos sociétés.
« Après le 11 septembre, on ne voyait que des t-shirts jaunes.»
___
Les autres campagnes sont nombreuses : Narcomon qui poursuit la lutte contre la drogue, encore, en mettant en place des programmes de désintoxication ; les Droits de l’homme ; Criminon qui réhabilitent des anciens criminels, etc. Souvent, les associations sont présentées comme « laïques » mais soutenues par la communauté scientologue. Il est difficile de déterminer la place réelle tenue par la Scientologie car aucune mention n’accompagne les livres, flyers et DVD, présentés comme des outils à disposition de tout le monde, scientologues ou non. Soutenir de tels domaines – qui ont relativement bonne presse – nous semble une façon détournée de faire du prosélytisme pour la Scientologie. A cela, il faut ajouter une participation intéressée dans l’humanitaire, où des ministres volontaires scientologues arborent des t-shirt jaunes lors de catastrophes médiatisées. « Après le 11 septembre, on ne voyait que des t-shirts jaunes », semble-t-elle se réjouir, estimant à 100.000, les membres pour qui le Manuel de la Scientologie n’a plus aucun secret et qui sont prêts à partir à la moindre catastrophe.
Technologies prosélytes
Un peu plus loin, nous nous arrêtons devant deux salles de cinéma utilisées tous les jours pour projeter des films réalisés par le mouvement. Cela vient s’ajouter au musée, au site internet plutôt impressionnant, aux livres, aux DVD, etc. La Scientologie est particulièrement active en matière de technologie, principal outil pour le prosélytisme selon Agnès. « La technologie, c’est le fait d’être moderne. Ça implique de passer par tous les outils disponibles. Il faut donner de la réalité, donc montrer. Quand vous avez une image, vous avez une réalité. Dans le futur, il y aura une télévision de Scientologie qui sera mise en ligne sur tous les continents, dans toutes les langues. Ce sera vraiment l’outil le plus prosélyte pour faire découvrir la Scientologie, voir des scientologues en pleine action, en temps réel, des témoignages de gens, etc. »
Dans toutes les vidéos que nous avons eu l’occasion de regarder, Julie et moi ne manquons pas de remarquer que les acteurs – tous des prototypes publicitaires où toutes les races se retrouvent selon un divin quota – ressemblent à des sosies de stars. « C’est parce que c’est américain, déplore Agnès. Toutes les vidéos sont faites aux USA et avec des Américains – c’est aussi pour cela qu’il y a beaucoup de noirs. Je dois dire que cette uniformisation américaine me déplaît car elle n’est pas compatible avec l’Europe. Mais vu l’expansion de la Scientologie, je pense que l’on va arriver à la création d’un centre européen où nous pourrons créer nos propres vidéos. »
Psychiatrie vs Scientologie
Dernière étape de notre visite : la chapelle qui peut accueillir jusqu’à 200 sièges. Agnès raconte qu’il s’agit d’un ancien garage, ce qui explique pourquoi des piliers gênent la vue à certains endroits. Encore une fois la technologie remédie à cette lacune : des écrans ont été placés sur les côtés. Sur les fenêtres sont inscrits différents codes d’honneur et credos en français et en flamand. La Scientologie s’est très bien adaptée à la réalité linguistique de la Belgique.
Nous lançons Agnès sur la (très) mauvaise image qu’à la Scientologie, notamment dans les médias. « Ils véhiculent des attaques mais ils ne sont pas responsables de ce qu’ils écrivent. Ils écrivent ce qu’on leur demande d’écrire. » Selon elle, un lobbying anti-scientologie très actif serait à l’œuvre au gouvernement belge – rappelons au passage que la Scientologie n’est pas reconnue comme religion dans notre pays (au contraire des Pays-Bas ou de la Grande-Bretagne). Quel est donc ce terrible ennemi au bras suffisamment long pour déterminer si vous êtes une religion ou une secte ? « La psychiatrie est derrière toutes ces attaques et ce, au niveau mondial. Elle considère que l’homme est un animal et le traite comme tel : électrochoc, lobotomie,…. Mais c’est bien plus que la psychiatrie car, derrière ses représentants, il y a des grands groupes pharmaceutiques qui veulent se faire de l’argent. Regardez leur bible, le DSM, qui diagnostique près de 600 maladies. Si vous regardez la société aujourd’hui : les gens sont endormis et on fait en sorte qu’ils le restent en leur collant davantage de drogues, pour maigrir, dormir, arrêter de fumer, etc. Nous, on ne cherche pas à faire une révolution, juste à réveiller les gens. »
Aux USA, la Scientologie a instauré des musées de la psychiatrie qui, à force de démonstrations, dénoncent tous les « abus » de cette discipline. En Europe, ces critiques ont moins d’échos. Je suis interpellé par cette haine que semble vouer la Scientologie envers la psychiatrie. Le culte n’y emprunterait-il pas des éléments essentiels ? Agnès réfute véhément ce rapprochement : « ça ne peut être comparé. La santé mentale ne devrait pas être entre les mains d’un psychiatre mais de la religion. » Je n’insiste pas. Fin de la visite. Avant de quitter l’église, Agnès, nous offre un grand nombre de livres, brochures et DVD. Et c’est chargé comme des baudets que nous nous retrouvons dans la rue, sains et saufs mais perplexes.
Texte : S.B. / Photos : J.-M.D.
…
LES PLUS
Alain Stoffen, Voyage au cœur de la Scientologie, Editions Privé, 2009.
Cet ancien adepte témoigne de ses 15 années passées dans l’Eglise de scientologie.
Il a par la suite entamé des poursuites contre le mouvement.
The Master de Paul-Thomas Anderson, 2012.
Met en scène un personnage fortement inspiré par Ron Hubbard et joué par Philipp Seymour Hoffman.
Malgré les critiques unanimes, le film ne remporte aucun oscar, suite à un lobbying scientologue selon certaines rumeurs.
__________